Allaitement mixte, comment ça s’est passé pour nous ?

 

Pour commencer cet article, je tiens à dire à toutes les femmes, futures et jeunes mamans qu’il n’y a pas une seule et unique bonne manière de nourrir son enfant. Que ce soit un sein ou au biberon, le plus important est que vous soyez heureuse, que vous preniez plaisir à nourrir le lien avec ce petit être.
Aujourd’hui certaines personnes/femmes se permettent de juger d’autres femmes sur leur façon de nourrir leur enfant, c’est quelque chose d’intolérable. La manière de nourrir son enfant est un choix personnel, dans personnel il y a le mot personne ce qui veut donc dire: propre à chacun. Aujourd’hui les femmes qui ne peuvent/ne veulent pas allaiter peuvent être amenées à se sentir coupable, à culpabiliser de ne pas donner le sein à leur enfant uniquement car une personne extérieur lui a fait comprendre que le lait en poudre était mauvais, pas adapté pour son enfant et qu’il n’y a rien de mieux que le lait maternel.
Alors oui, le lait maternel est adapté à 100% à votre enfant, ça ce n’est pas une surprise, mais si la mère ne ressent pas l’envie d’allaiter, si elle n’y arrive pas, qu’elle est fatiguée, qu’elle a mal doit-elle être blâmée si elle opte pour la solution bis: le lait en poudre? Non, je ne pense pas.
A l’inverse, est-il normal de critiquer une mère qui allaite son enfant? Ou critiquer le fait qu’elle continuer d’allaiter son enfant à plus d’un an, deux ans, trois ans ? Non ce n’est pas normal. J’en reviens à ma phrase préférée: la manière de nourrir son enfant est un choix personnel.

Ne laissez pas une autre personne dicter votre vie, votre façon de faire avec votre enfant. Vous seule savez ce lui est bon pour lui, pour vous. L’avis autres: de votre meilleure amie, de votre mère, belle mère, de votre cousine ou de la fille du boulanger, honnêtement…on s’en fiche. 

 

Maintenant que j’ai posé mon petit disclaimer nous allons pouvoir commencer ce nouveau récit, car oui, il y en a des choses à dire sur ma façon de nourrir mes enfants, et honnêtement j’aurai préféré que tout soit plus simple dès le départ mais il faut croire que le prénom Capucine ne rime vraiment pas avec le mot simplicité (c’est un fait). Déjà partons d’un principe simple: allaiter n’est pas facile, et je pense que toute femme un minimum honnête le dira. Allaiter peut être une évidence, mais une solution de facilité, non. L’allaitement prend du temps à se mettre en place, il peut aussi faire mal, il peut aussi fatiguer, en revanche il apporte aussi beaucoup de points positifs. Personnellement en allaitant mes enfants, j’avais l’impression de ressentir une dose d’amour inégalable, de me sentir connectée à mes enfants et pourtant mes allaitements n’ont pas été idylliques, ni simples, évidents. Ce que beaucoup de femmes qui allaitent ne disent pas (je parle des extrémistes), c’est qu’évidemment ce lien nous le ressentons aussi en donnant le biberon, et heureusement. Quand on nourrit nos enfants, peut importe la manière de faire, la connexion se fait immédiatement et ça c’est la magie de la nature. C’est le contact, le peau à peau, la chaleur qui provoque cette alchimie, pas la manière de procéder.

Avant d’avoir ma fille, j’ai subi une opération de la poitrine, dont je vous parlerai prochainement. Cela n’a jamais été une volonté de le cacher ou de le camoufler, mais simplement une décision intime et personnelle qui n’avait rien à faire ici ou sur Instagram, d’ailleurs personne ne l’avait remarqué auparavant. Quelques mois plus tard je suis tombée enceinte, or il n’était pas prévu que je tombe enceinte aussi rapidement après cette intervention et allaiter pouvait être compromis pendant, du moins pendant 1 an, mais ce n’était pas important pour moi là car à l’époque je ne comptais pas du tout allaiter mes enfants (j’insiste sur pas « du tout« ): ma mère ne nous ayant pas allaité et n’ayant jamais vu personne de ma famille allaiter ses enfants c’était hors de question de le faire. Pour moi la « normalité » c’était le biberon et c’était très bien comme ça… Ignorance quand tu nous tient.
Ayant un caractère plutôt affirmé et surtout du fait que je suis une personne qui s’écoute beaucoup, j’ai décidé de lire, de m’informer sur l’allaitement afin de prendre ma propre décision concernant l’allaitement maternel et le biberon au moment où j’ai appris que j’étais enceinte. Au fur et à mesure des mois, j’ai évolué, je me suis dit: « okay je ne connais que le biberon, mais soyons honnête nous sommes des mammifères, nous avons la possibilité de donner notre lait à notre nouveau né, il faut que j’essaye, dans tous les cas cela ne peut pas nous faire de mal à tous les deux ». Pas de prise de tête donc, j’allais essayer sans me mettre la pression et voir le moment venu si cette manière de nourrir mon enfant pouvait me convenir.

 

Quand Agathe est née, une évidence: j’ai allaité ma fille sans douleur, par pur plaisir. Alors oui, soyons honnête, l’allaitement c’est fatiguant, très fatiguant (mentalement, pas physiquement pour ma part) mais ce n’est pas pour autant que je n’ai pas pris plaisir à allaiter mes enfants. J’ai aimé allaité, j’ai profité de ces quelques mois d’allaitement à 100% et je suis très heureuse d’avoir à mon petit niveau pu partager cette aventure avec mes enfants.
J’ai donc allaité mes deux enfants mais très difficilement. Les premiers jours, le premier mois tout se passait à merveille aussi bien pour l’un que pour l’autre, mais une fois passée la barre des un mois tout devenait plus difficile et quelque chose clochait, je le sentais. Mes deux bébés mettaient beaucoup beaucoup beaucoup de temps à se rassasier, et lorsqu’ils terminaient de manger après près d’une heure au sein ils avaient encore faim. J’ai commencé à me poser des questions, sans trop m’inquiéter mais je voyais que ce n’était pas « normal ». Puis, après avoir eu les conseils d’une experte en lactation j’ai opté pour le tire-lait, pour Agathe un manuel (grosse erreur) et pour Honoré un électrique. Au bout d’un mois j’ai donné à mes enfants leurs premiers biberons de mon lait, je vous avoue qu’avec les nuits blanches cela me faisait du bien de pouvoir passer le flambeau à François parfois parce que comme je le disais plus haut, allaiter c’est génial, c’est pratique mais oui, c’est aussi devoir être h24 avec son bébé pour qu’il ne manque de rien quand il a faim et personnellement c’était difficile pour moi de ne pas avoir de moments à moi, pour moi. Oui, quand on accouche c’est un bouleversement et je trouve que c’est important de pouvoir s’aérer un peu quand on en a la possibilité, même si c’est juste pour aller faire une course, se faire couper les cheveux, aller s’acheter une jolie tenue, quelque chose qui nous fait plaisir, pour nous. Mais en allaitant cela devient tout de suite une mission, car il faut un minimum anticiper l’heure de la tétée avant de partir pour que le bébé puisse dormir pendant la promenade, et ça c’est pas toujours facile comme au départ un bébé tête à la demande afin de stimuler au maximum la montée de lait.

Encore une fois ce n’est pas un article « pour ou contre » l’allaitement, je suis pour l’allaitement et pour le biberon, et toute personne un minimum honnête dira qu’il y a dans les deux des avantages et des inconvénients.

Personnellement, je n’aimais pas particulièrement allaiter ci et là, dans la rue dans les restaurants, je ne me sentais pas gênée, bien au contraire mais je trouvais que c’était une relation « intime » qui n’avait pas à être montrée/ imposée aux personnes que je ne connaissais pas, c’est mon point de vu bien évidemment et j’espère que je ne recevrais pas de commentaires de la part des féministes extrémistes de la toile.
Du coup, c’était compliqué pour moi de sortir sans Agathe ou Honoré et l’allaitement mixte à été un vrai plus pour moi, pour nous. Nous avons pu nous retrouver entant que couple, car pour ma part avoir des enfants c’est bien mais l’amour de/pour mon homme compte tout autant. J’ai toujours ressenti le besoin après mes accouchements de rapidement pouvoir consacrer du temps à mon conjoint, même si ce temps était relativement court, il nous permettait d’aller boire un verre, d’aller au restaurant, au cinéma ou encore de nous promener, seuls. Chose que nous aurions pu difficilement faire avec nos deux enfants.

L’allaitement mixte fût pour moi la solution la plus pratique, la plus adaptée à notre famille, une évidence. Comme je l’ai expliqué au départ je donnais uniquement mon lait. D’abord je donnais le sein pendant 10 minutes minimum et ensuite je complétais avec un biberon (toujours de mon lait). Honoré étant un vrai glouton il était ravi. J’avais trouvé un rythme: je tirais mon lait chaque matin vers 8h (car c’est à 4h du matin que vous avez votre pic de lait, donc logiquement à 7/8h vous avez les seins au max du max) afin de préparer mes biberons du soir. Tout fonctionnait vraiment bien et Agathe comme Honoré, n’ont jamais eu de soucis de confusion avec le biberon, ils buvaient aussi bien le biberon que le sein sans aucune difficulté (d’où le fait qu’il est important d’attendre au minima 1 mois avant de commencer l’allaitement mixte). Pour les biberons il a fallut faire un choix, pour Agathe j’avais opté pour les MAM, qu’elle continue d’utiliser pour son biberon du matin. Pour Honoré, j’ai découvert les biberons Elhée, qui sont vraiment conçus pour les femmes qui optent pour l’allaitement mixte et évidemment aussi pour les mamans qui ne souhaitent pas allaiter. Honoré a pris ce biberon avec facilité, sans aucun problème.

Sauf que, comme je l’expliquais plus haut: avec moi allaitement (même mixte) ne rime pas avec simplicité.

Au bout de quelques semaines, j’ai eu confirmation de certains de mes doutes: Honoré (et Agathe aussi à l’époque évidemment) avait du mal à téter et ce depuis le premier jour. En effet, mon opération 4 ans plus tôt avait rendu mon allaitement difficile du fait que le chirurgien avait dû passé par mes aréoles, cette manière de procéder m’avait abimé des canaux de lactation et empêchait le lait de sortir normalement.
Comment l’ai-je remarqué ? En me rendant compte que même avec les meilleurs efforts du monde, je n’arrivais difficilement à tirer plus 90ml par jour avec mes deux seins. J’aurai dû arriver à tirer bien plus mais là j’étais au max. Après avoir posé des questions, appelé des dizaines de personnes le verdict tombe, un coup de massue. Alors ce n’était pas la fin du monde car je pouvais quand même l’allaiter un peu mais pas suffisamment pour le rassasier j’allais donc devoir rapidement passer à un lait en poudre en complément car Honoré buvait déjà plus de 90ml à chaque têtée/biberon. Lui qui pleurait beaucoup la journée avait en fait encore faim après avoir mangé.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, nous avons découvert en allant le lendemain chez le pédiatre qu’il ne pleurait pas uniquement parce qu’il avait encore un peu faim, il pleurait aussi et surtout car il avait un RGO. Coup de massue numéro 2 bonjour!
Finalement si on fait le calcul ou du moins l’état des lieux de la situation:

Honoré têtait parfois dans le vide du fait qu’il avait du mal à tirer mon lait, l’air lui produisait des gazs: il pleurait.
Honoré n’arrivait pas a tirer beaucoup de lait: on est passé à l’allaitement mixte.
Honoré ne mangeait pas à sa faim: donc il pleurait.
Honoré avait un RGO: donc dès qu’il buvait mon lait il le rejetait très rapidement et pleurait car sa gorge était très irritée.
L’enfer;

J’ai tellement tellement culpabilisé, j’ai eu tellement de peine d’avoir toutes ces informations en même pas 48h et de devoir les encaisser. L’allaitement est censé être quelque chose d’inée, j’avais eu beaucoup de mal avec Agathe mais pour Honoré, j’étais prête, je voulais allaiter quelques mois mon fils et profiter de ce dernier allaitement de toute ma vie (oui nous ne ferons pas de troisième bébé). La pédiatre (que j’adore), mère de quatre enfants ayant toujours de bons conseils m’a gardé plus longtemps au cabinet ce jour là, elle m’a expliqué que là vu la situation, que  j’avais déjà commencé le biberon comme Honoré souffrait d’un RGO carabiné, il serait surement plus prudent d’opter pour un lait épaissi en poudre. J’ai dit oui, et je l’ai écouté. Honoré est donc passé au lait en poudre AR afin d’éviter au maximum les reflux, les brulures, les pleurs.

Sauf que, je n’avais pas spécialement envie d’arrêter l’allaitement mixte alors pendant 72H j’ai continué de lui donner le sein, je n’avais pas envie d’arrêter de l’allaiter brutalement car vous vous en doutez bien, le bébé apprécie le sein car il boit du lait mais aussi et surtout pour le réconfort que cela lui procure. Avant chaque biberon nous avions notre petit moment tous les deux au sein, mais qui, au bout de 72h a progressivement été arrêté du fait qu’Honoré pleurait après chaque tétée car mon lait remontait (au bout de quelques minutes) et le brulait. C’est à ce moment là que j’ai pris conscience que je ne pouvais pas continuer de faire subir cela à mon enfant et l’allaitement mixte a pris fin le jour même après une grande discussion avec Honoré où je lui ai expliqué pourquoi je devais arrêter notre rituel.

Personnellement j’ai mis plusieurs jours à m’en remettre et aujourd’hui encore j’ai du mal à en parler de vive voix tant tout s’est passé si vite, si brutalement. Mais je suis contente car nous avons fait le bon choix et même si aujourd’hui les maux d’Honoré continuent je sais que le biberon et le lait en poudre épaissi l’apaisent beaucoup, pour moi c’est ce qui compte le plus à ce jour; que mon enfant soit en bonne santé.

Il y a quelques jours, on m’a annoncé que finalement Honoré avait peut etre en plus une IPLV (comme Agathe), nous sommes en train d’étudier toutes les pistes car notre petit ange souffre encore beaucoup et cela me crève le coeur de le voir si mal.
Ce qui est certain c’est que nous sommes de bons parents, pas parfaits car cela n’existe définitivement pas, mais nous faisons le maximum pour nos enfants, pour qu’ils soient heureux, épanouis et en bonne santé que ce soit avec un biberon ou au sein quelle importance au final ? Il faut juste s’écouter, se faire confiance, se faire plaisir aussi et… être heureuse.
Je prends autant de plaisir à nourrir mon fils au biberon qu’au sein tout simplement car le contact est là, mon fils est contre moi, il me regarde, me touche, je réponds à ses sourires et ça ça n’a pas de prix.

 

Pour conclure, faites comme vous pouvez, comme vous voulez. Ne laissez personne vous faire culpabiliser sur votre façon de nourrir votre petit, vous seule savez. L’allaitement & l’allaitement mixte furent une belle aventure, ces aventures n’auront duré que quelques semaines mais je suis heureuse d’avoir pu les partager avec mes enfants. Aujourd’hui une autre histoire a débuté, avec le biberon. Il y a des hauts, des bas, des incertitudes mais nous sommes aiguillés, épaulés par des professionnels et c’est ça qui compte.
Avant de commencer un allaitement mixte, je vous invite à vous informer, à contacter des personnes qualifiées qui pourront vous aider à le mettre en place correctement et au bon moment. Vous aurez besoin d’aide et de conseils c’est une certitude. Et si un jour vous craquez et que vous passez au biberon, dites vous que ce n’est pas allaitement qui fait de vous une bonne mère.
Ce qui fait de vous une bonne mère c’est de répondre aux besoins vitaux de votre bébé avec douceur, amour et bienveillance.

 

Bon dimanche et bonne journée,

 

2 Commentaires

  1. Leslie
    2 septembre 2020 / 18 h 38 min

    Merci pour cet article qui tombe à pic pour moi qui souhaite arrêter l’allaitement. Mon bébé prend déjà des biberons de lait maternel et infantile mais je ne sais pas comment arrêter le sein…
    superbes photos.

  2. Priscillia
    15 février 2021 / 11 h 50 min

    Merci pour ton retour d’expérience ! C’est vraiment précieux car je suis dans une situation identique à celle rencontré avec ton fils Honoré.

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