Il m’aura fallu plusieurs semaines avant de revenir ici mais je me suis dit que cela serait intéressant pour beaucoup d’entre vous de lire ce post car je reçois encore énormément de messages concernant mon « mood » pour cette deuxième grossesse.
Après avoir été mon journal intime pendant ma première grossesse, je comptais bien ouvrir de nouveau le chapitre bébé sur le blog. Car des choses à dire, il y en a. Je n’ai pas voulu faire le même style d’article qu’en 2017 car tout ce qu’il y a d’important à savoir est déjà écrit sur mes posts de ma 1ère grossesse, mais il y a des choses différentes/ nouvelles que je souhaitais évoquer ici, toujours sans filtre.
Vous avez été nombreuses à me dire que j’étais relativement secrète vis à vis de cette nouvelle grossesse, et c’est vrai. Je ne vous montre que ce que je veux parce que pour cet enfant je ressens beaucoup plus le besoin de me/nous protéger. Pour Agathe l’expérience de la grossesse était une nouveauté, et j’avais besoin de raconter chacune des étapes de ces 40 semaines de cohabitation. Là, c’est totalement différent, je prends du temps pour moi pour lui. Je me laisse guider par mon corps, mes intuitions et cela me fait énormément de bien.
Du fait que tout se passe relativement bien, je ne ressens pas le besoin d’en dire plus sur cette grossesse. Le bébé est en pleine forme, il bouge mais me laisse aussi beaucoup de répit ce qui ne me fatigue pas trop, point positif car pour Agathe c’était complément l’inverse. Une vraie marmotte alors qu’au début de ma grossesse j’étais une vraie pile électrique. Malgré quelques maux (nausées monstrueuses, acnès de grossesse sévère) qui n’ont duré « que » trois mois, j’ai vraiment eu la chance de vivre ce que l’on appelle une très belle grossesse. Je n’ai pas pris trop de poids, je ne me suis pas privée non plus, j’ai juste fais plus attention en mangeant de manière saine.
Sachant que c’est à 99% sûr que je vis ma dernière grossesse je me suis épanouie plus vite. Mon ventre a pris ses premières formes très tôt et j’en ai profité pour organiser de nombreux shootings de grossesse afin d’immortaliser mon corps une dernière fois. J’ai pris plaisir à m’habiller, à mettre en valeur mes formes que j’adore. Je crois d’ailleurs que mon corps de femme enceinte est celui que je préfère le plus. Celui dans lequel je me sens bien, heureuse, fière et qui me donne du courage. Ce corps, je l’aime passionnément et j’en suis très heureuse. C’est fou de se dire ça, mais c’est ce que je pense. On n’appelle pas cela « l’Etat de Grâce » pour rien non ?
Pour Agathe je ne me souviens pas avoir eu de coup de blues quand j’ai « perdu » mon ventre de femme enceinte, mais là je sais que ce sera plus difficile. Je le vivrais comme une sorte de « deuil » du fait que… c’est le dernier bébé ! Mais je ne suis pas triste pour autant, une page se tourne et j’aurai toute la vie pour profiter de mes enfants, les chérir, leur faire découvrir la vie, la nature… C’est une nouvelle étape de ma vie et je suis impatiente de la vivre avec mes deux amours. Donc une belle grossesse jusqu’à 8 mois. Rien à dire. Je n’ai eu qu’un seul petit inconvénient pendant cette grossesse: vous avez pu le voir, il y a une dizaine je suis allée en salle de travail pour un contrôle de mon col car ce dernier était beaucoup plus court que le mois précédent, de plus du fait j’avais quelques contractions mon gynécologue a préféré vérifier que tout aille pour le mieux quitte à stopper les contractions.
Sur le coup je dois vous avouer que je n’ai pas réfléchi et que j’ai bien évidemment écouté toutes les consignes données par le gynécologue. Tout est allé si vite que je n’ai pas eu le temps d’appeler François, je lui ai juste envoyé un sms en lui disant que je partais faire des examens et que j’en aurais pour un peu plus de temps, évidemment en lui disant de ne pas s’inquiéter.
Après 1h30 d’examen, et pas de contractions (je n’en ai que le soir), j’ai pu rentrer chez moi avec le verdict: le col est court, le bébé très bas, il faut que je prenne du temps pour moi, que je ralentisse la cadence car à ce rythme là je prenais clairement le risque d’accoucher prématurément et vous vous imaginez bien que ce n’est pas du tout ce que je souhaite. Donc voilà, depuis une dizaine de jour, j’essaye de me reposer, je prends sur moi: de ne pas trop bouger, ne pas trop « abuser » ce qui honnêtement est difficile, extrêmement difficile car la grossesse me rend hyper-active, mon cerveau, mon corps sont en combat se prennent par la main en continu et ne veulent jamais s’arrêter.
Les meubles de la chambre, le rangement des affaires, la poussette, j’ai tout monté moi-même et ce en prenant le soin de trier les cartons et… de ranger la totalité du garage. Plus qu’une envie de rangement, c’était un vrai besoin pour mon corps, mon esprit de faire quelque chose, de bouger, de vivre quoi. Je pense que vous pouvez vous imaginer mon état moral là tout de suite sur mon canapé à ne pas pouvoir terminer de monter la chambre, à rester là à attendre. Alors évidemment je sais, j’en suis à 8 mois de grossesse donc il y a pire et j’en ai conscience MAIS il n’empêche que pour une femme active cela reste quand même difficile à encaisser.
Je ne vais pas m’éterniser sur ce sujet car il n’y a pas grand chose d’autre à dire pour l’instant mais voilà comme beaucoup me demandaient comment je me sentais moralement: vous avez la réponse 🙂
Pour ce qui est de la situation actuelle (et là je fais référence au COVID-19), écoutez pour ma part moralement ça va plutôt bien. Je ne peux clairement pas me plaindre: nous habitons dans une jolie maison, avec un grand jardin, j’ai la possibilité de me promener dans mon lotissement et chez moi, de prendre l’air tous les jours donc le confinement ne change pas grand chose à ma vie.
Etant une personne très casanière, je ne suis pas forcément toujours à Lyon, j’aime rester chez moi, et en ce qui concerne le travaille c’est simple: mon bureau est à la maison donc… pas de changement, tout va bien.
La seule chose difficile pour moi à l’heure actuelle et qui a clairement joué sur mon état physique (col court, contractions) c’est le fait de ne pas voir ma famille. Plus qu’un déchirement, c’est pour moi une peine énorme de ne pas pouvoir profiter d’eux depuis plus d’un mois. Ma maman n’habitant pas à Lyon et travaillant à Paris en banque, je ne pouvais pas lui proposer de venir vivre avec son mari à la maison pendant le confinement. Tous les deux travaillent encore et un des deux est au front: ma mère à la banque, mon beau-père à l’hôpital où il sauve tous les jours des vies entant qu’urgentiste. Mon papa, fort heureusement est en sécurité chez lui dans le Sud Ouest. Quant à mes Grands-Parents ils sont confinés chez eux, pas de soucis de leur coté mais je sais qu’ils sont eux aussi malheureux de ne pas nous voir… Cela me brise le coeur. Ils sont âgés et je sais que mes années avec eux sont comptées donc ces mois en moins sont de grands sacrifices.
Je ne vais pas vous mentir, je suis malheureuse, triste, angoissée de cette situation: de me sentir seule sans eux. Je suis une personne pour qui la notion de famille est la plus importante. Je ne vis, ne travaille QUE pour ma famille: pour me permettre de les voir, de passer du temps avec eux, de les gâter autant que possible.
Le confinement me vole mes derniers mois de grossesse, me vole des moments que j’aurai voulu/aimé passer avec ma famille dans cette période où chaque future maman est vulnérable, anxieuse. Lors de ses derniers mois, on (je) ressent encore plus le besoin de me retrouver auprès d’eux, mais malheureusement vu la situation actuelle c’est totalement impossible.
Je ne sais pas si beaucoup d’entre vous sont dans le même cas/mood que moi ? Si oui, dites moi en commentaire dans l’article.
Pour ce qui est de l’accouchement je n’ai pas peur, je sais que François sera avec moi (sauf si j’ai une césarienne car les papas ne sont pas admis au bloc) en salle de travail, d’accouchement et jusqu’à ce que je remonte dans ma chambre. C’est déjà ça de gagné, je suis contente et reconnaissante de pouvoir partager avec lui la naissance de notre enfant. Seul regret évidemment, ne pas pouvoir profiter d’Agathe et de François pendant tout le séjour à la maternité. Le fait de ne pas « vivre » sur-place la découverte du bébé pour Agathe me met la boule au ventre mais je me résonne en me disant que nous organiserons quelque chose de différent à la maison, dans un environnement qu’elle connait. Ca sera très bien aussi j’en suis certaine. Ca va aller!
D’autres choses m’angoissent aussi: vais-je réussir à m’occuper d’Agathe quand je bébé sera né. Est ce que je vais m’en sortir avec deux enfants en bas âge, vais-je réussir à m’organiser suffisamment pour pouvoir continuer par la suite à travailler autant qu’aujourd’hui tout en profitant de ma famille et la dernière… Vais-je survivre au manque de sommeil ?
Réponses dans quelques jours!
Voilà, mon mood du jour, de la semaine. Des hauts mais aussi des bas. Une fin de grossesse complètement différente de ce que j’avais pu m’imaginer. Qui aurait pu prédire tout ça? Qui aurait pu dire que nous allions vivre cette situation entant que femme enceinte? Parfois j’ai l’impression que je suis dans un film et qu’à tous moment le réalisateur dira « coupez, c’est fini ».
Le Covid m’aura enlevé des moments de vie, de famille que je pensais revivre avant d’accoucher et après l’accouchement mais le destin en a voulu autrement. Ce qui est certain c’est que je me souviendrais toujours de cette période, elle sera gravée à vie en moi, pas forcément de manière négative car elle me permet aussi d’en apprendre plus sur moi: sur ma force morale, mon sens de la famille, mes priorités, ma capacité à rester en petit comité pendant une longue période sans en limitant la sur-consommation, mais une chose est certaine elle laissera une trace indélébile en moi, en nous.
J’espère de tout coeur que celles qui se trouvent dans la même situation que moi auront un bel accouchement et pourront profiter de leurs proches le plus rapidement possible avec leur nouveau-né, il en est de même pour toutes les autres personnes qui auront pris le temps de lire cet article.
Belle soirée,
Bel article, c’est le grand 8 niveau émotions, et cette photo est fabuleuse. Prend soin de toi.