La vie à quatre.
Qui aurait pu me dire qu’à 29 ans je serai maman de deux enfants ? Autant j’avais vraiment envie d’avoir mon premier enfant avant mes trente ans, autant deux c’est absolument incroyable pour moi, inespéré. Je suis très heureuse, je dirais même bénie car je sais que tant de femmes désespèrent et se battent chaque jour depuis des années afin de devenir maman, je pense d’ailleurs très fort à elles et j’espère que cet article leur apportera du baume au coeur car oui, j’en suis certaine: elles y arriveront!
La vie à quatre, avec deux enfants de moins de trois ans cela pourrait en effrayer plus d’une mais pour ma part je souhaitais vraiment que nos deux enfants aient maximum trois ans d’écart, comme ma soeur et moi. Je trouve que c’est parfait, parfait dans le sens où nous avons un léger décalage mais nous restons vraiment hyper proches. Aujourd’hui et depuis plusieurs années je ne ressens plus aucune différence d’âge avec ma soeur qui a pourtant presque 3 ans de moins que moi. Autant vers 18 ans tu la ressens mais là à presque trente ans et vingt sept ans absolument pas. Nous avions avec François cette envie d’avoir une fratrie « proche » en âge afin qu’ils puissent jouer ensemble, partager des moments à deux sans que l’un ou l’autre soit en décalage, c’est chose faite et je suis très contente.
La vie à quatre. On s’habitue à cette nouvelle vie avec Honoré, on prend nos marques aussi bien nous entant que parents qu’Agathe entant que grande soeur. Parfois ce n’est pas tout rose c’est certain, c’est même difficile car Agathe demande de l’attention et c’est normal. Elle qui était habituée à ce que je m’occupe d’elle h24 pendant les 55 jours du confinement se retrouve un peu désorientée quand elle voit ce petit nourrisson en peau à peau avec moi. Agathe n’est pas une petite fille qui reste des heures à me faire des câlins mais elle reste tactile donc là c’est vrai que ça lui fait bizarre même si je n’hésite pas à la câliner quand j’allaite ou quand Honoré fait la sieste. J’ai d’ailleurs plus de facilité maintenant que je donne aussi le biberon à Honoré pour passer des moments seule avec Agathe.
En réalité, rien ne change vraiment dans le sens où l’organisation de base était déjà mise en place mais c’est vrai qu’il y a une adaptation du fait que je ne peux pas être de partout et là j’ai ma carte joker: François. Pas facile pour lui qui continue de travailler comme un fou pour Instapreneur Pro mais je suis heureuse de l’avoir avec moi pour m’aider quand je suis sous l’eau. C’est surtout le soir d’ailleurs que tout peut s’accumuler et virer au cauchemar car il faut; donner le bain d’Agathe tout en allaitant le bébé, puis le mettre en pyjama, préparer le repas pour Agathe tout en faisant le nôtre (car Agathe ne mange pas forcément tout comme nous), l’installer et la faire manger pendant que je sers notre dîner, finir de manger ensemble en surveillant Honoré, et ça c’est la version sans pleurs. Souvent nous sommes tous à table et nous nous passons Honoré afin que nous puissions finir nos assiettes, puis débarrasser, nettoyer, prendre un peu de temps avec Agathe, la coucher (pas facile car elle veut rester avec nous maintenant le soir vu qu’Honoré reste avec nous, logique), lire des histoires, lui expliquer que se coucher avant les autres ce n’est pas une punition, qu’elle est fatiguée et que c’est pour qu’elle soit en forme demain, puis redescendre, s’occuper du bébé en essayant aussi de profiter d’un moment à deux, pas facile non plus mais je fais en sorte quand même de prendre une à deux heures avec François devant un bon film avant de… m’endormir.
Après il faut coucher Honoré dans notre chambre et… la nuit marathon commence rythmée par les tétées et les biberons quand ce dernier a encore faim. Une petite adaptation je disais donc mais lorsqu’on l’a déjà vécu avec un premier enfant on sait que ce marathon ne dure qu’un temps, disons 3 mois (enfin c’est ce qui s’était passé pour Agathe). Mais le fait d’être en été facilite cette période, je peux profiter d’être dehors, de sortir, de me promener et donc de l’apaiser.
Sauf que, qui dit été, dit que la nuit tombe plus tard et c’est au coucher du soleil que les bébés déchargent de leur journée… à partir de 22h, autant vous dire qu’à cette heure là je suis sur les rotules et je ne rêve que d’une chose: me mettre au lit, regarder une série et… dormir.
La vie à quatre. Plus de peur que de mal, car oui j’avais une petite appréhension mais au final comme j’aime le dire: la claque on la prend à l’arrivée du premier enfant, quand on se rend compte que les week-ends à faire la grasse matinée n’existent plus (pendant un temps du moins), que les nuits seront plus courtes. Pour le deuxième tu as déjà tout ça en tête car tu l’as déjà vécu donc tu ne le vis pas mal. Enfin bien moins. Pour ma part en tout cas c’est ce que je pense, c’est beaucoup plus facile aujourd’hui: j’ai moins peur, je suis sereine, beaucoup plus confiante, je n’angoisse dès qu’il pleure un peu trop longtemps, je prends du temps pour lui et aussi pour moi.
Alors oui, il faut faire des concessions: je n’ai clairement pas le temps de faire tout ce que je veux, pas spécialement le temps de prendre soins de moi comme avant mais j’ai trouvé des petites solutions pour réussir à m’octroyer quand même au moins une heure par jour à faire quelque chose que j’aime ou qui me fait du bien. Petite chose toute bête: avant d’accoucher je me suis achetée une machine pour me faire les ongles au semi-permanent. J’ai anticipé le fait que pendant un temps ce genre de rdv ne seraient pas possible à prendre du fait que j’allaite Honoré, je peux me faire mes ongles tranquillement à la maison, prendre soins de moi. Pendant cette demie heure manucure/pédicure, j’en profite pour me faire un masque, une gommage. Bref, ça fait du bien et Honoré ne s’en rend même pas compte car il en profite pour roupiller.
Pour le shopping, ce n’est pas compliqué: je commande sur Internet ou je l’embarque avec moi en session shopping. Le point positif quand tu as déjà eu un premier enfant c’est que tu n’angoisse pas de prendre la voiture avec ton bébé ou d’aller en ville pour t’aérer un peu, tout est tellement plus simple, tu l’as déjà dans le sang. C’est d’ailleurs dingue de voir comme tu y vas de manière si naturelle, sans stress d’avoir oublié ci ou ça. L’autre jour je me suis surprise à y aller sans sac à langer, uniquement avec mon sac à main (petit pack de lingette et couche de rechange dedans). Je suis restée en ville 4 heures et Honoré n’a pas ouvert l’oeil une seule seconde, c’est en arrivant dans le parking pour récupérer ma voiture qu’il s’est réveillé, je me suis installée sur mon siège et je l’ai allaité avant de prendre le volant. Y’a pas à dire c’est pratique mais la version biberon l’est tout autant, rassurez-vous.
La vie à quatre. C’est aussi des moments plus difficiles, plus fatiguant car oui, oui oui tout n’est pas tout rose et quelque part heureusement sinon ça serait top simple et nous serions tous et toutes parents de 18 enfants (oh mon dieu). Oui, parfois je craque, ça arrive c’est évident, parfois j’ai envie de quitter ma maison un, deux, trois jours, seule bien entendu et prendre plus de temps pour moi, dans un endroit calme, si possible ayant interdit le droit d’accès à tout être humain de moins de 18 ans. Les nuits anarchiques, les pleurs en duo d’Honoré et d’Agathe, les couinements, la fatigue sont aussi présents dans mon quotidien je tiens à vous l’assurer. Mais évidemment une fois que tout le monde est calme, qu’Agathe est sage, qu’Honoré est dans mes bras on oublie ces moments de crise et on profite de les avoir près de nous.
Être parent n’est pas chose facile, et même si on a toujours rêvé d’avoir des enfants il n’empêche que cela reste une sacrée claque, c’est déstabilisant au début mais cela nous pousse dans nos retranchements, ça nous prouve que nous pouvons être prêt à tout pour une autre personne. Être parent est pour moi le plus précieux cadeau que la vie puisse nous faire, même si c’est dur, même si c’est du travail, même si c’est faire des compromis, même si c’est laisser certaine choses de côté pendant quelques années. Pour moi c’est le rôle de ma vie, celui qui m’a fait grandir, qui m’a fait murir, qui m’apporte tant aussi bien du côté professionnel que personnel.
La vie à quatre c’est des feux d’artifice de rire, de sourire, de câlin et d’amour chaque jour à chaque minute, seconde de ma vie.
La vie à deux était belle, la vie à trois était merveilleuse, la vie à quatre est belle, merveilleuse et pétillante.
J’aurai pu écrire ces lignes ! Merci Capucine